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Tendances - 23 août 2012

The Oatmeal : Le blogueur BD altruiste (et drôle) le plus célèbre du web

Pas facile de percer sur le web quand on a pour passion et gagne pain les bandes dessinées, les comics ou les cartoons… Créer un blog est un moyen de faire parler de soi, d’avoir une vitrine, une carte de visite, mais rares sont ceux qui peuvent en vivre.
Pourtant il y en a un qui sort son épingle du jeu et allie talent, popularité, humour et altruisme. Il s’agit de Matthew Inman, un jeune web designer américain, créateur du site TheOatmeal.com.
Le jeune Matthew s’illustre depuis 2009 sur son site, au départ purement récréatif, avec des bandes dessinées d’un nouveau genre telles que « How to tell if your cat is plotting to kill you » (Comment savoir si votre chat envisage de vous tuer) ou encore « Why I believe printers were sent from hell to make us miserable » (Pourquoi je pense que les imprimantes sont envoyées de l’enfer pour nous rendre misérables).
Très vite, il devient la coqueluche des geeks de tous poils (écailles) comme ceux qui officient sur le réseau de bookmarking Reddit et sa notoriété n’est à ce jour plus à faire. Grâce au merchandising (posters, tee-shirts, mugs ou autres accessoires inspirés de ses comics) et à la publicité sur son site, Matthew gagne environ 500 000$ par an depuis ces 3 dernières années.
Un succès qui pourrait en énerver beaucoup et faire de nombreux jaloux. Mais Matthew est un homme intègre qui vit avant tout pour sa passion et non son argent. Il l’a prouvé à deux reprises par des opérations coup de poing et a pu compter sur le soutien des milliers (millions ?) d’internautes qui affectionnent The Oatmeal.

The Oatmeal contre Funny Junk, les profiteurs du net

En 2011, Matthew s’aperçoit que le site de contenu humoristique FunnyJunk.com affiche quantité de contenu en provenance de son site, sans aucun lien vers la source originale, et sans la watermark (crédit de l’artiste). Ce qui excède encore plus Matthew, c’est que les pages de ce site sont truffées de publicité et que leur propriétaire gagne de l’argent grâce à ses bandes dessinées (et celles de bien d’autres artistes).

Quand il signale cela au fondateur de Funny Junk, Matthew s’entend dire que le site ne peut être tenu responsable du contenu mis en ligne par les membres de Funny Junk. Un argument largement discutable qui arrange bien des plateformes communautaires, à commencer par la plus grosse de toutes, Youtube. Le propriétaire de Funny Junk accepte toutefois de retirer les contenus incriminés. Mais en guise de représailles, il envoie un mail à l’intégralité de ses membres pour les prévenir que The Oatmeal cherche à poursuivre le site en justice et leur demande de l’attaquer sur sa page Facebook et de lui envoyer des mails pour le faire céder. Un véritable lynchage.
Matthew n’en tient pas rigueur et précise sur son site qu’il n’a aucune intention de nuire à Funny Junk.
Ne pas réveiller le chat qui dort
Mais voilà qu’en 2012 (près d’un an après cet accrochage), un avocat (célèbre pour avoir plaidé la cause des propriétaires du site sex.com dans les années 90) est mandaté par Funny Junk pour menacer The Oatmeal de poursuites judiciaires… à moins que Matthew ne leur signe un chèque de 20 000$.
L’argument principal de cette mise en demeure ? The Oatmeal présenterait des propos diffamatoires sur le site Funny Junk datant de l’année précédente. Le problème pour Funny Junk, c’est que le procès d’intention orchestré par The Oatmeal a été largement partagé et médiatisé sur le web, si bien qu’il est impossible de passer à côté en tapant « Funny Junk » sur Google.
Matthew sort de ses gonds ! Mais pas impressionné pour deux sous, il démonte publiquement sur son site la lettre de l’avocat et résume la situation ainsi :
« Vous voulez que MOI je VOUS paie 20 000$ pour avoir hébergé MES comics sans licence sur VOTRE site de merde pendant 3 ans ? »
Opération BEARLOVE GOOD. CANCER BAD.
Puis il lance une opération en représailles et demande à ses fidèles lecteurs (et fervents défenseurs de la liberté sur le web) de contribuer financièrement à hauteur de 20 000$, non pas pour qu’il fasse un chèque à la société Funny Junk, mais pour faire un don à la National Wildlife Federation et à l’American Cancer Society.
Le succès de l’opération « Bearlove good, cancer bad » dépasse toutes les espérances de Matthew. Ce ne sont pas 20 000 mais 220 000$ qui sont généreusement donnés par des internautes d’ici et d’ailleurs.
Tout en faisant la nique à l’avocat et à la société Funny Junk (dont le fondateur a strictement demandé à rester anonyme), Matthew a fièrement montré qu’il était possible de mobiliser une foule de citoyens autour d’un projet louable… et drôle !
The Oatmeal redonne ses lettres de noblesse à Nikola Tesla
En bon geek, Matthew Inman est un grand fan de Nikola Tesla, le plus grand scientifique du XXème siècle dans le domaine de la technologie, notamment pour ses travaux dans l’électricité. Ce qui énerve le dessinateur, c’est que Thomas Edison bénéficie de la popularité qui aurait dû revenir à Tesla, parce qu’il est à l’origine de la commercialisation de l’ampoule (qu’il n’a pas inventée !). Malgré les 700 brevets, plus révolutionnaires les uns que les autres, que Tesla aura déposé au long de sa vie, il est mort sans le sou, et sans la popularité qu’il mérite.
Tesla avait le projet fou de construire une tour capable d’émettre de l’électricité à la Terre entière. Mais les fonds ont manqué, le projet a été abandonné en 1917, et la tour détruite. Mais Matthew Inman a appris que le terrain sur lequel se tenaient le labo et la tour de Tesla était en vente.
Pour rendre un véritable hommage à Tesla et empêcher que le terrain ne devienne une zone commerciale, Inman a lancé une levée de fonds afin d’aider une association à le racheter dans le but de construire un musée dédié aux travaux de Tesla. Il serait le premier aux USA (alors qu’Edison en a plusieurs…)

L’objectif est de réunir 850 000$ (une somme !) pour que le rachat du terrain soit accepté. En quelques jours, les dons atteignent et surpassent la somme nécessaire. Alors qu’il reste plus de 35 jours avant que la cagnotte ne soit clôturée, les dons frôlent le million de dollars ! De quoi faire bisquer Edison dans sa tombe.
Le musée Tesla verra très certainement le jour, grâce à l’impulsion d’un seul blogueur qui a tout d’une personnalité (d’un génie ?) : la reconnaissance de ses pairs, une véritable force de frappe, et des idées profondément altruistes. Ajoutons que les outils sociaux ont joué un grand rôle dans l’ampleur et la rapidité liées à ces deux actions.
Si Matthew Inman persiste à mettre en place ce genre d’opérations, peut-être pourra-t-on visiter un musée (virtuel ?) The Oatmeal au siècle prochain…

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